Sommaire
Introduction :
Pas besoin d’être un expert en botanique ou de posséder un équipement de pointe pour créer un herbier d’automne. Un peu d’organisation et de savoir-faire en matière de sélection, de séchage et de classement suffisent. Laissez-vous guider par nos conseils.
L’automne, un festival de couleurs
L’automne est sans conteste la saison idéale pour enrichir un herbier. Les feuillus se drapent de teintes spectaculaires qui disparaîtront à la fin de la saison : l’éclat rouge des érables, le jaune vif des bouleaux, le brun doré des chênes. Ce feu d’artifice coloré s’explique par la décomposition de la chlorophylle, révélant les pigments jusque-là masqués, notamment les anthocyanes et les caroténoïdes, qui donnent ces feuilles remarquables à préserver.
Les mois de septembre et octobre sont également riches en floraisons tardives. Les asters exhibent leurs fleurs mauves, tandis que les verges d’or et les cirses éclairent les champs de leurs fleurs jaunes et pourpres. On trouve aussi une multitude de graines et de fruits secs : des akènes duveteux des pissenlits aux samares des érables, sans oublier les glands des chênes. C’est l’occasion de voir comment les plantes achèvent leur cycle de vie : fructification, dispersion et repos. Observer ces processus naturels de près offre une nouvelle perspective sur la flore.
Un autre avantage de l’automne est le rythme moins soutenu par rapport à l’été, où les plantes peuvent se dessécher rapidement. Vous avez plus de temps pour identifier vos spécimens et les préparer correctement, profitant ainsi des températures clémentes qui réduisent les risques de flétrissement.
Ce dont vous avez besoin (et ce que vous possédez déjà)
Il est inutile de dépenser une fortune. Voici ce qu’il vous faut pour démarrer :
Pour la cueillette :
- Un sécateur propre et bien aiguisé
 - Une loupe de botaniste × 10 pour examiner les détails fins
 - Un carnet imperméable pour noter les détails de votre récolte sur le terrain
 - Des sachets en papier pour éviter la condensation contrairement au plastique
 - Un guide d’identification précis de la flore locale
 
À la maison :
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 Matériel 
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 Caractéristiques 
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 Option économique 
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 Presse à herbier 
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 Cadres en bois 40 × 30 cm, avec sangles ajustables 
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 Planches de contreplaqué et serre-joints 
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 Papier buvard 
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 Grammage 180-200 g/m², sans acide 
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 Papier journal, changé quotidiennement 
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 Feuilles intercalaires 
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 Carton ondulé pour la circulation d’air 
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 Carton récupéré découpé 
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 Support de montage 
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 Papier permanent 200 g/m², format A3 
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 Carton Bristol épais 
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Pour une finition soignée, optez pour des bandelettes de papier japonais et de la colle à base d’amidon de riz. Ces matériels, sans acide, résistent au temps. Sinon, du ruban adhésif en papier archival peut également faire l’affaire, à condition qu’il soit sans acide. Assurez-vous de vérifier l’emballage.
N’oubliez pas les étiquettes. Notez-y le nom commun, le nom latin (genre et espèce), la famille, le lieu précis de la cueillette, la date, le type d’habitat (forêt, bord de chemin, prairie…) et toute remarque pertinente. Sans cette rigueur, votre herbier perdra rapidement de sa valeur. Dans quelques mois, il sera difficile de se rappeler l’origine ou l’espèce d’une feuille.
Sur le terrain : cueillir sans nuire
La récolte est le moment où vous interagissez directement avec la plante. Sélectionnez des spécimens sains, exempts de marques ou de parasites.
- Choisissez des plantes représentatives de leur espèce. Pour les herbacées, si possible, prélevez la plante entière : racines, tige, feuilles, fleurs ou fruits. Plus vous avez de parties de la plante, plus l’identification sera aisée plus tard.
 
Attention : certaines plantes sont protégées par des régulations locales ou nationales.
- Consultez les arrêtés préfectoraux de votre région disponibles en ligne avant de partir. Dans les zones protégées, vous devrez obtenir une autorisation. Même pour les espèces communes, ne prélevez jamais plus de 5 % des spécimens présents sur un site.
 - Si possible, laissez les racines des plantes vivaces intactes.
 
Choisissez le bon moment pour partir, idéalement en milieu de matinée, après que la rosée a séché mais avant que le soleil ne soit trop fort. À ce moment, les tissus végétaux sont encore fermes, ce qui facilite leur aplatissement. Évitez de cueillir juste après une pluie : l’humidité résiduelle dans les feuilles peut retarder le séchage et favoriser la moisissure.
Le séchage : une étape cruciale
Le succès du séchage influence grandement la qualité de vos spécimens. Un séchage raté peut transformer vos feuilles en une masse brune et moisie, tandis qu’un séchage réussi préserve des couleurs éclatantes. Dès votre retour, placez chaque échantillon entre deux feuilles de buvard. Assurez-vous que les feuilles soient bien étalées pour exposer à la fois leur face supérieure et inférieure. Pour les plantes plus touffues, enlevez quelques feuilles pour éviter les amas trop denses.
Intercaler une feuille de carton ondulé entre chaque couche de plantes permet une meilleure circulation de l’air et aide à éliminer l’humidité. Placez ensuite le tout dans une presse. Il est crucial de serrer fermement et uniformément. Si vous utilisez des livres pour presser, empilez-en suffisamment pour atteindre un poids d’au moins 10 kilos.
Calendrier de séchage selon les types de plantes :
- Feuilles fines et herbacées : 7 à 10 jours, changez le buvard tous les 2 jours
 - Feuilles épaisses ou coriaces : 14 à 21 jours, vérifiez l’humidité chaque jour
 - Branches ligneuses : 3 à 4 semaines, ajustez la pression progressivement
 - Inflorescences : 10 à 14 jours, étalez-les et soutenez-les avec du coton cardé
 
Certains végétaux ne supportent pas bien le pressage. Les fruits juteux (comme les cynorrhodons) peuvent s’écraser et pourrir. Dans ce cas, il est préférable de les photographier ou de les dessiner en détail. Il en va de même pour les champignons, les mousses et les lichens qui requièrent des méthodes de conservation spécifiques.
Installez votre presse dans un lieu sec et bien ventilé, comme un grenier ou une pièce chauffée. Évitez les endroits humides comme les caves ou les placards fermés. Un ventilateur peut aider à accélérer le processus, surtout si les conditions sont humides ou si les plantes sont particulièrement délicates.
Le montage : donner vie à votre collection
Une fois que tout est parfaitement sec (au point de craquer sous les doigts), il est temps de passer au montage. Trouvez la disposition qui mettra le mieux en valeur chaque plante : une grande feuille seule ou plusieurs petites en composition. Fixez chaque spécimen avec des bandelettes de papier aux endroits stratégiques : base de la tige, jonction des pétioles, base de la fleur. Pour les parties délicates comme les pétales, une petite quantité de colle appliquée au pinceau suffit.
L’étiquetage est crucial pour distinguer un herbier professionnel d’une simple collection de feuilles. Utilisez une encre indélébile pour écrire clairement le nom scientifique complet de la plante, l’auteur de la classification, la famille, le lieu précis de la cueillette, la date complète, et votre nom. Si cela vous semble fastidieux, rappelez-vous qu’un herbier sans étiquettes n’a que peu de valeur.
Enrichissez votre herbier avec vos observations personnelles. Indiquez si la plante pousse dans des champs cultivés, sur des terrains vagues ou en forêt. Notez si elle est commune ou rare dans votre région, ses éventuels usages, et toute particularité observée. Ces détails transforment votre herbier en un véritable carnet de terrain. Vous pouvez également inclure de petites enveloppes contenant des graines ou ajouter une photo montrant la plante dans son habitat naturel.
Pour le classement, plusieurs méthodes sont possibles. Le système phylogénétique (classification APG IV) est scientifiquement à la pointe, mais peut être complexe. L’ordre alphabétique par famille puis par genre est plus simple à gérer. L’important est de choisir une méthode et de s’y tenir rigoureusement. Maintenez également un index à jour pour ne pas perdre le fil de votre collection.
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