Arrêtez les engrais chimiques! Découvrez comment ces semis d’automne enrichissent votre sol gratuitement!

par adm
0 Commentaire

Synthèse :

  • 300 kg d’azote par hectare grâce aux légumineuses – équivalent à l’usage de plusieurs sacs d’engrais chimique
  • Des racines de 2 mètres de long qui perforent les sols compactés offrant un labour naturel
  • Une couverture hivernale qui protège contre l’érosion et nourrit la faune du sol
  • Coût de 30 à 80 euros par hectare, bien inférieur aux centaines d’euros des fertilisants chimiques

Planter des engrais verts en automne est un processus écologique éprouvé depuis des millénaires. Certaines plantes forment une synergie avec les bactéries du sol. Dans leurs nodosités racinaires, ces bactéries capturent l’azote atmosphérique et le transforment en nutriments utilisables par les plantes. Cette méthode prévient le ruissellement des engrais azotés durant les pluies hivernales. D’autres espèces agissent comme des foreuses : leurs racines robustes restructurent le sol en profondeur, laissant des canaux qui favorisent le passage de l’eau et de l’oxygène.

Le troisième avantage est la production de biomasse. En quelques semaines, ces plantes produisent des tonnes de matière organique par hectare. Une fois décomposée, cette matière enrichit le sol en humus stable, essentiel pour la fertilité à long terme. Ces plantes sont donc de véritables alliées durant l’hiver, travaillant pour vous pendant que le jardin se repose, et préparant le terrain pour les cultures de printemps.

Trois catégories essentielles pour revitaliser votre sol

Les légumineuses, ou l’art de capter l’azote atmosphérique gratuitement

La vesce d’hiver est un exemple typique. Semée entre septembre et novembre, cette plante grimpante capte des quantités importantes d’azote atmosphérique. Ses nodosités agissent comme de petits ateliers convertissant le gaz en nutriments pour les cultures futures.

Trois essentielles selon nos experts :

  • La vesce d’hiver – résistante au froid, excellente capteuse d’azote
  • Le trèfle incarnat – couvre rapidement le sol, floraison spectaculaire au printemps
  • La féverole d’hiver – idéale pour les sols argileux lourds

Conseil : inoculez vos semences avec les bactéries symbiotiques nécessaires. Cette simple action (enrober les semences d’un produit contenant des souches spécifiques de Rhizobium) peut tripler l’efficacité. Ces inoculants sont disponibles chez les distributeurs de produits biologiques.

Les crucifères, spécialistes du décompactage

Le radis fourrager est réputé pour sa capacité à briser les sols durs. Sa racine peut atteindre deux mètres de profondeur, fracturant les couches compactes. Résultat : une amélioration durable de la structure du sol sans avoir besoin de le retourner mécaniquement.

La moutarde blanche est une alliée rapide. Semée en août ou septembre, elle pousse rapidement et produit une grande quantité de biomasse en peu de temps. Ses racines ramènent les nutriments des profondeurs à la surface, où vos cultures futures pourront en bénéficier.

Bonus : ces crucifères libèrent des composés soufrés lors de leur décomposition, réduisant la prolifération des agents pathogènes du sol. C’est un atout précieux pour lutter contre les maladies récurrentes.

Les graminées, des usines à matière organique

Le seigle d’hiver développe un système racinaire dense dans les premiers vingt centimètres du sol. Semé en octobre, il capte les nutriments qui pourraient être lessivés par les pluies hivernales et les restitue au printemps, lorsqu’il est détruit.

L’avoine rude gèle naturellement dans la plupart des régions, ce qui simplifie vos semis de printemps tout en laissant un paillis protecteur sur le sol. C’est très pratique.

Le moment idéal pour semer avec succès

La période de semis est cruciale. Chaque espèce a sa propre fenêtre de semis optimale qu’il est préférable de respecter.

Calendrier pour le Sud de la France :

Période

Quoi semer

Densité

Objectif

Août – début septembre

Moutarde, radis fourrager

8-12 g/m²

Décompacter rapidement

Mi-septembre – octobre

Vesce, trèfle incarnat

8-12 g/m² (vesce)
2-3 g/m² (trèfle)

Fixation de l’azote

Octobre – début novembre

Seigle, avoine rude

12-15 g/m²

Production de biomasse

Tout l’automne

Mélanges

Variable

Combinaison des effets

Pour préparer votre sol, une simple utilisation de la grelinette ou du cultivateur suffit pour l’ameublir en surface. Les engrais verts s’adaptent même à des sols considérés trop pauvres pour d’autres cultures.

Voici comment procéder :

  1. Nettoyez – retirez les gros débris de la culture précédente
  2. Ameublissez légèrement la terre sur 5 à 10 cm
  3. Semez à la volée, en veillant à bien répartir les graines
  4. Griffez pour recouvrir les graines de 1 à 2 cm de terre
  5. Tassez avec le dos du râteau pour assurer un bon contact terre-graine

Normalement, il n’est pas nécessaire d’arroser en automne, les précipitations s’en chargent. Cependant, surveillez la météo : en cas de sécheresse prolongée, un bon arrosage favorisera la germination.

Destruction : choisir le bon moment pour optimiser l’effet

Le timing de la destruction de vos engrais verts est déterminant pour leur efficacité. Pour les légumineuses, il est conseillé de les détruire au début de leur floraison, moment où la concentration en azote est maximale. Si vous agissez trop tôt, vous perdez des bénéfices. Trop tard, les tiges deviennent ligneuses et se décomposent lentement.

Deux méthodes au choix : Le fauchage à la faux ou à la débroussailleuse laisse la végétation en place sans perturber la structure du sol. Les résidus forment un paillis qui se décompose progressivement, nourrissant la faune du sol. Alternativement, le broyage suivi d’un enfouissement léger (10-15 cm maximum) accélère la décomposition et la libération des nutriments.

Dans tous les cas, il est recommandé d’attendre trois à quatre semaines entre la destruction et les prochains semis. Cela laisse le temps à la biomasse de se décomposer et aux micro-organismes de terminer leur travail, évitant ainsi de mobiliser temporairement l’azote du sol (phénomène connu sous le nom de faim d’azote).

Vers une fertilisation autonome

L’adoption des engrais verts en automne révolutionne la gestion de votre potager. Petit à petit, vous diminuerez votre dépendance aux intrants externes, permettant à votre sol de retrouver sa fertilité naturelle.

Au-delà des bénéfices agronomiques, vous contribuez à la protection de l’environnement. La couverture végétale limite l’érosion hivernale et le ruissellement des nutriments vers les nappes phréatiques. La diversité végétale offre également un refuge et une source de nourriture pour les auxiliaires, tels que les pollinisateurs et la micro-faune. En somme, vous favorisez la biodiversité.

Il n’y a pas de solution universelle applicable partout. Votre terre argileuse en Bretagne ne réagira pas de la même manière que le sol sableux du Sud-Est. Expérimentez, observez, ajustez. C’est aussi cela, le jardinage : apprendre de son terrain, année après année. La vesce qui prospère chez votre voisin peut être une déception chez vous, et vice versa. C’est normal.

Nous aimerions connaître votre expérience : chez vous, quelles espèces sont particulièrement efficaces ? Certains préfèrent le radis fourrager tandis que d’autres obtiennent de meilleurs résultats avec la moutarde. Avez-vous observé des améliorations significatives sur vos cultures après deux ou trois saisons d’utilisation d’engrais verts ? Vos retours d’expérience sont précieux pour faire progresser le jardinage écologique. N’hésitez donc pas à partager vos observations, vos succès… et vos échecs également !

Articles similaires

Notez cet article

Laissez un commentaire

Logo Art de fer

Art de Fer est un blog qui vous propose les meilleurs conseils, idées et astuces dont vous avez besoin pour aménager et décorer votre maison avec des œuvres et des pièces faites de fer. Pour tous vos besoins, nous vous invitons à nous contacter.

Suivez-nous sur :

@2023 – Tous droits réservés. Art de Fer